Engagement RSE : clé de l'attraction et de la rétention des talents

Anne-catherine trinon
Épisode #17

Hero image

Écouter l'épisode →

Engagement RSE : clé de l'attraction et de la rétention des talents

Dans notre nouvel épisode de notre podcast HR Stay tuned, j’ai invité Anne-Catherine Trinon, CEO de CAP Conseil, à nous parler du lien entre la RSE et le recrutement.

Ensemble, on parle de l'impact transformationnel de la RSE sur les stratégies de recrutement, des attentes des nouvelles générations, des pratiques durables qui vont augmenter l'attractivité des employeurs, et bien sûr de marque employeur !

🎧 Écoutez notre podcast dès maintenant ! Merci Anne-Catherine pour ton partage !

Comment contacter Anne-Catherine Trinon ?

Vous voulez recevoir notre newsletter HR Stay tuned, une fois par semaine, dans votre boite mail ?

Nos dernier(e)s invité(e)s

La retranscription du podcast, c'est par ici ...


Bonjour et bienvenue dans notre podcast HR Stay Tuned de Betuned, un podcast HR inspirant, un moment où l'on se pose et où l'on parle innovation HR et tendance du marché.

Je m'appelle Amélie Alleman et je suis la fondatrice de Betuned, la nouvelle manière de recruter et de développer votre marque employeur.

Aujourd'hui, je suis en compagnie de Anne-Catherine Trinon et on va parler au fait vraiment de RSE.

Anne-Catherine, bonjour et bienvenue.

Bonjour.

Pour la petite histoire, on se connaît quand même depuis quelques années.

Ça va être dur de garder notre sérieux.

Je le comprends tout de suite.

J'ai Anne-Catherine qui rigole en face de moi.

On est vendredi après-midi, on va essayer de garder notre sérieux.

Alors Anne-Catherine, pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, si tu veux te présenter, qui es-tu ?

Qui suis-je ?

Alors, moi je suis, aujourd'hui je dirige CAP Conseil qui est un bureau spécialisé en accompagnement des entreprises en stratégie durable.

Mais j'ai un passé de CEO d'une agence de communication parce que j'ai créé une agence de communication en 1997.

Tu n'étais pas née.

Si, si, si, si, si.

Je n'étais pas majeure mais j'étais née.

Ce, enfin, agence que j'ai cofondée et dont j'ai pris la direction seule en 2006.

J'ai mis en place un processus d'intelligence collective dans cette agence en 2009 et je l'ai revendu en 2015 à un groupe français qui avait déjà une agence en Belgique mais qui cherchait quelqu'un pour gérer pour gérer son agence belge.

J'ai donc fusionné les deux agences, géré les équipes jusqu'en juin 2022 où j'ai quitté pour rejoindre CAP Conseil en septembre 2022 et continuer une autre aventure.

Belle aventure quand même de se relancer dans l'entreprenariat.

Oui, tout à fait mais c'est cool, c'est gay.

C'est repartir sur un autre sujet alors certains m'ont dit que c'était courageux de le faire.

Peut-être.

Moi j'y vois surtout la possibilité de faire un métier qui a plus de sens pour moi même si j'ai beaucoup aimé ce que j'ai fait auparavant.

Tu sentais le besoin de passer à autre chose.

Oui, je sentais le besoin de passer à autre chose et à mon avis il y avait deux éléments.

Le premier c'était quelque chose qui avait plus de sens pour moi que la com même si en final je gérais plutôt l'agence que de m'occuper de ce qui se faisait au quotidien.

Et le deuxième élément c'est que j'avais vraiment envie de retourner en monde entrepreneurial, repartir un peu à zéro même si c'était pas à zéro puisque CapCons existe depuis 20 ans.

Oui, mais relancer un projet clairement.

Grande sportive aussi ?

Grande sportive, oui on vient d'en parler.

Je fais quelques triathlons par an.

Quelques triathlons ?

Juste comme ça.

Juste pour rire.

Non plus sérieusement j'essaie de garder la forme.

Le sport c'est une manière pour moi de me vider la tête et ça fait partie de mon équilibre.

Du coup j'allie sport et un tout petit peu de challenge parce qu'on ne surfait pas et ça fait partie de moi.

Le triathlon, depuis quelques années je faisais du trail avant.

Voilà.

D'ailleurs il faut qu'on aille faire du vélo un de ces jours.

Oui avec plaisir.

CAP Conseil, tu nous présentes un peu ?

Oui, donc CAP Conseil, agence, un bureau cofondé par Marie Duard et Serge Debaker en 2003, précurseur.

À l'époque, Serge et Marie ont quitté fin d'année après m'avoir vraiment bien accompagnée.

Mais ce qu'ils m'ont toujours dit c'est que quand ils ont créé Cap, en fait la banque leur a dit "bah oui c'est un petit truc à la mode, ça va durer un an".

Voilà c'est toujours là aujourd'hui.

C'est une structure qui allie en même temps tout un pôle formation puisqu'on est spécialisé, on a un partenariat avec le GRI qui est en fait un référentiel de reporting non financier international, il s'appelle Global Reporting Initiative.

On est le formateur belge du GRI depuis dix ans, donc je me suis formée aussi sur le sujet.

Le GRI en fait c'est une méthodologie de reporting non financier qui permet d'arriver jusqu'à un rapport de développement durable et qui sont les fondamentaux aussi de la mise en place d'une stratégie durable.

Donc ça c'est le premier volet et le deuxième volet c'est tout.

Alors derrière on a évidemment lancé d'autres activités notamment puisque la réglementation européenne est passée par là depuis 2022 qui oblige les entreprises, les grandes entreprises à faire un rapportage non financier basé sur une étude de double matérialité.

Et à ce niveau là on a aussi lancé des formations sur le sujet et parallèlement on accompagne les entreprises qui se lancent dans une réflexion de stratégie durable.

Ça c'est le premier volet.

Le deuxième volet on est en train de lancer tout un pôle lié à tout ce qui est économie circulaire et business model régénératif.

Et le troisième élément c'est tout ce qui est politique d'achat durable.

On s'ennuie pas nous.

On a une très petite équipe donc aujourd'hui CAP Conseil c'est sept personnes, quatre seniors et trois juniors.

Déjà une belle croissance en deux ans mais le marché est en pleine évolution, il est aussi en pleine croissance, il y a énormément de demandes.

Donc oui on est là au bon moment.

Super, allez on souhaite plein de succès.

Merci.

Mais justement au niveau RSE, ça implique quand même, allez RSE c'est quand même très très large.

Oui.

Peux-tu nous expliquer peut-être une stratégie un peu RSE efficace en entreprise ?

Qu'est-ce que c'est ?

Qu'est-ce que ça comporte ?

Alors peut-être une méthodologie, c'est quoi en fait une stratégie durable ?

En fait stratégie durable de quoi est-ce qu'on va partir ?

On va d'abord faire le diagnostic de l'entreprise.

Qu'est-ce que vous avez déjà fait ?

Qu'est-ce que vous faites déjà bien ?

Parce que dans toute entreprise il y a déjà des choses qui se font, même si c'est des petites initiatives, elles sont déjà souvent au chemin quand elles nous appellent.

Donc on part des éléments de l'entreprise, donc là c'est de la stratégie pure et dure, on fait un benchmark, on regarde un peu ce qui existe et de là on va établir une liste d'impact.

C'est quoi les impacts ?

En fait c'est tout ce qui a des conséquences, toutes les activités des entreprises qui ont des conséquences sur tout ce qui est environnement, social et gouvernance.

C'est ce qu'on appelle un impact.

Donc là on va retrouver le fameux ESG, environnement, social et gouvernance.

Donc on va établir cette liste sur, tiens, j'exploite une carrière, je crée des impacts au niveau environnemental, au niveau de la biodiversité, au niveau de la pollution de l'air, enfin tout ce qui est possible à ce niveau là.

Mais j'ai également tout ce qui est politique, santé, sécurité, tout ce qui est diversité, inclusion, par exemple pour donner quelques exemples d'impact au niveau gouvernance, on va retrouver tout ce qui est lié au risque de corruption, à la transparence de l'entreprise, à tout ce qui est devoir de vigilance dans la supply chain.

Voilà quelques exemples parmi d'autres.

Donc en fonction du type d'entreprise, on aura différents types d'impact.

On va alors prioriser selon un certain nombre de critères, pour donner quelques exemples, est-ce que c'est un impact positif ou négatif, est-ce qu'il est potentiel ou actuel.

On peut aussi avoir toute une série de critères liés à la sévérité de cet impact et à son amplitude.

Une fois qu'on a fait ça, en fait on pourrait se dire "c'est bon, l'entreprise elle choisit les sujets qu'elle a envie de traiter et on s'arrête là".

Mais ce qui est important, c'est également en tout cas c'est ce qu'on conseille, c'est toujours de consulter ses parties prenantes, les parties prenantes qui sont affectées par ces impacts.

Donc c'est tout l'écosystème qui tourne autour de l'entreprise, que ce soit les clients, les fournisseurs, mais aussi toute association et organisation qui peut être liée d'une manière ou d'une autre aux impacts de l'entreprise.

On va prioriser tous ces impacts, on va demander aux parties prenantes de prioriser et sur cette base là, l'entreprise va faire ce qu'on appelle déterminer un seuil.

Donc dire "je ne vais pas pouvoir travailler".

Je dis souvent "qui trop embrasse mal étreint".

Donc on va choisir peut-être trois ou six, cinq, six sujets qui sont les sujets sur lesquels l'entreprise va vraiment s'engager.

Et donc à ce moment là, on va aller rechercher un certain nombre de métriques dans des référentiels tels que le GRI ou d'autres référentiels qui existent au niveau international.

Et sur cette base là, on va déterminer avec l'entreprise quel est le plan d'action qu'on met en place pour réduire au maximum cet impact.

Et ça c'est la stratégie de développement durable qu'on va évidemment rattacher d'une manière ou d'une autre à la stratégie de l'entreprise, voire dans certains cas pour des plus petites PME, il n'y a même pas de stratégie et donc cette stratégie de développement durable va déjà donner une première voie à la stratégie de l'entreprise.

Et puis la dernière étape, si elle le souhaite, c'est évidemment de faire un rapport de développement durable selon des critères bien déterminés. - Vous travaillez plutôt avec les PME, les grosses boîtes ? - Alors on a un peu les deux.

J'avoue que l'on est plutôt, et ça c'est l'historique de CAP, on a plutôt travaillé pour des grandes entreprises.

Il faut savoir il y a quelques années, qui pouvaient vraiment se permettre de rentrer dans des processus tels que ceux-là, il fallait avoir un tout petit peu d'argent et de la volonté derrière.

Et d'autre part, il y a déjà eu plusieurs réglementations qui sont passées auparavant et qui touchaient plutôt les toutes grandes entreprises.

Aujourd'hui on touche les PME liées à la CSRD, c'est-à-dire des PME de plus de 250 collaborateurs ou qui ont déjà un chiffre d'affaires de 50 millions ou un actif de 25 millions, donc ça donne une idée de la taille.

Mais on a également des plus petites entreprises qui viennent nous chercher pour des certifications Bicorp, des certifications ECOVADIS parce qu'elles sont impactées par les grands.

En fait on a un système de vastes communicants, les grandes entreprises devant effectuer le reporting doivent également demander pas mal d'informations à leurs fournisseurs et ces fournisseurs sont parfois obligés de passer par des certifications telles qu'ECOVADIS et autres.

Et donc là on a également des PME qu'on accompagne, tenant compte aussi du fait que dans les deux années à venir les PME vont être beaucoup plus impactées au niveau de cette réglementation européenne et qu'on est en train de réfléchir à notre niveau à mettre en place un programme spécifique pour les PME.

Oui c'est vrai que moi j'étais assez surprise parce que en tant que start-up on a l'impression d'être déconnecté parfois de toutes ces réglementations et puis quand on a certains appels d'offres où on voit vraiment l'importance prépondérante que ça prend et parfois en fait on ne sait pas trop en tant que petite structure, qu'est-ce que je peux mettre déjà en place à son niveau ?

Il y a plein de choses qui peuvent être faites même déjà au niveau du PME, donc réfléchir à sa mobilité déjà c'est le premier élément, on parle beaucoup du bilan carbone donc peut-être effectuer son bilan carbone, après il y a toutes les réflexions au niveau du matériel par exemple nous on vient de, on est une toute petite structure donc on a racheté des bureaux l'année dernière et bien on a acheté du second de main quoi, pas pour des raisons financières bien que parce que ça ne joue pas tellement à ce niveau là quand on parle de six bureaux la différence n'est pas énorme mais surtout parce qu'il n'y avait pas de raison qu'on voulait être, qu'on voulait être, on voulait walk the talk et à ce niveau là voilà ça nous paraissait juste de plutôt partir sur du matériau durable et donc la durabilité c'est aussi le second de main quoi.

Et donc vous accompagnez des PME dans la certification bicorps ?

Oui tout à fait, tout à fait on est nous-mêmes bicorps depuis 2023, donc on a eu la certification l'année dernière et oui donc on est formé pour accompagner les entreprises dans ce processus, parfois en fait ce processus permet juste même si l'entreprise ou la PME ne prétend pas avoir les 80 points nécessaires pour pouvoir être certifié, ça donne un chemin, c'est aussi une manière, c'est un référentiel pour appréhender aussi voilà une stratégie de développement durable.

C'est des processus qui sont longs ?

Bicorps, l'assessment, voilà on lit le questionnaire, on y répond parfois dépendamment de la taille, ça va prendre deux heures comme deux jours et après il y a tout le travail de "ok je suis peut-être à 30 points, comment est-ce que je vais faire pour aller chercher les 50 qui me manquent, qu'est ce que je dois mettre en place ?"

Donc oui ça peut être un processus assez long, on dit souvent selon la taille que ça peut prendre entre, certaines entreprises mettent six mois à finaliser leur assessment, en tout cas à rendre leurs documents chez Bicorps et puis après Bicorps a été fort débordé les deux dernières années, je crois que ça va mieux mais il y a des périodes d'attente d'un an.

Nous on avait rendu notre dossier en avril 2022 et on a eu notre certification en juin 2023.

Oui ça met un peu de temps.

Stratégie d'acquisition des talents, donc tout ce qui est politique de RSE va jouer dans notre activité.

Tu travailles sur certains projets avec certains clients ?

Pas encore à ce niveau là mais nous ce qu'on voit surtout c'est la différence, enfin je le vois à mon niveau entre l'ancienne structure que j'avais et la nouvelle, on est dans un marché de tendance donc on a plutôt des demandes de jeunes ou des demandes de gens qui nous appellent spontanément en disant qu'ils veulent travailler avec nous et on a un peu, je vais pas dire qu'on a l'embarras du choix mais en tout cas il y a du choix à ce niveau là et on se retrouve aussi face à des jeunes qui ont déjà, les jeunes qui vont arriver chez CAP dans les semaines qui viennent puisqu'on vient de réengager, viennent d'autres structures et ils quittent souvent parce qu'en fait on leur a promis de travailler sur du développement durable alors que c'est pas le cas, on leur donne un petit dossier par ci par là et c'est pas complet mais aussi parce qu'il y a une vraie vision chez nous, ils ont vraiment l'impression qu'en rentrant chez nous ils vont vraiment pouvoir avoir un impact et c'est souvent la demande des jeunes aujourd'hui, quel est l'impact de l'entreprise, quelles sont ses valeurs, donc nous au niveau du recrutement on a mis nos valeurs en avant et on voit que dans les interviews qu'on a ça ressort souvent, c'est important pour eux, on sent qu'il y a une vraie tendance par rapport à ça, les jeunes aujourd'hui questionnent, alors je dis les jeunes mais aussi les moins jeunes sont beaucoup plus en recherche de sens et en recherche d'entreprises qui ont un côté un peu exemplaire à ce niveau là et qui sont pas dans du bullshit quoi.

Et vous recrutez encore là ?

Là pour l'instant je pense que c'est bon mais on ne sait jamais, on reste ouvert.

Et comment en fait vraiment selon toi une stratégie reste robuste, peut vraiment aider les organisations dans leur recrutement ?

Alors moi je pense que si l'organisation a vraiment mis quelque chose qui tient la route en place, elle pourra communiquer dessus et on verra tout de suite que c'est du no bullshit et donc là je pense qu'il y a plus de chances de recruter des jeunes qui sont vraiment intéressés.

Ça moi il me semble que c'est primordial à ce niveau là.

J'ai pas d'élément concret pour le dire mais on le sent au niveau du marché, je vois aussi ce qui sort au niveau des demandes sur LinkedIn, ce qu'on recherche.

Donc pour l'instant beaucoup d'entreprises recherchent des ESG managers, elles ont du mal à trouver et je crois qu'elles ont d'autant plus de mal en fonction des secteurs.

Je ne serais pas étonnée que des secteurs liés à l'aéronautique aient un peu plus de mal à trouver que des secteurs où on est un peu plus "virtueux".

Tu vois vraiment des tendances comme tu disais au niveau des candidats que tu rencontres dans leur questionnement ?

Oui on sent vraiment faire de l'impact, c'est ce qui ressort le plus.

C'est vraiment une grosse tendance, ils veulent s'assurer de ça.

Ils viennent parfois de très très grosses structures où ils sont mieux payés et ils arrivent chez nous et ils acceptent parfois de revoir certaines prétentions parce que pour eux ça a plus de sens.

Bon alors on va pas non plus les malmener au niveau salarial mais c'est clair qu'on n'est pas une boîte de 400 personnes donc on n'a pas les mêmes moyens, on reste une petite PME mais dès que ça fait sens, le candidat est plus enclin à nous rejoindre.

C'est clair, je sais plus les chiffres mais c'est impressionnant le nombre de jeunes qui sont prêts à refuser un job juste parce qu'au fait tu vois qu'il n'y a pas de développement RSE qui est fait dans la société.

Oui et ce que j'ai vu aussi, je le vois autour de moi parce que bon on a plusieurs jeunes à la maison et donc ils ont des copains qui sont en recherche d'emploi et en fait certains mettent du temps à trouver, pas parce qu'ils n'en ont pas les compétences mais parce qu'ils sont assez sélectifs quoi et tant qu'ils n'ont pas trouvé le bon créneau ou la boîte qui les intéresse, ils ne posent pas leur candidature.

Surtout dans tout ce qui est ingénierie, on sait qu'ils sont très très sensibles.

Oui, les bioingénieurs qui sortent d'études de bioingénieurs ils sont un peu plus choosy.

Tu le vois aussi chez les +30/40 ?

Alors ce qu'on voit chez les +30/40 c'est une autre tendance.

En tout cas moi je l'ai vu parce qu'on a pas mal de demandes à ce niveau là aussi de gens qui quittent le corporate, donc qui quittent des jobs où ils étaient bien payés parce que ça ne fait plus sens pour eux.

Ils se relancent alors dans des formations développement durable et puis ils cherchent du boulot.

Donc ça il y a une grosse tendance pour l'instant à ce niveau là aussi.

Il y a eu pas mal de formations aussi qui existent.

Je crois qu'il y a des formations à l'étranger.

Je crois qu'il y a une université en Angleterre qui a lancé un programme de formation en ligne qui a été suivi par beaucoup de monde.

On sent qu'il y a une vraie demande par rapport à ça.

Donc je me forme et puis je me lance.

Soit parce que j'ai quitté mon emploi, soit parce qu'à un moment donné il y a une restructuration dans ma boîte et je me suis dit que j'avais plus envie de me relancer, de rechercher du boulot dans le même secteur.

Enfin on sent qu'il y a des...

J'ai l'impression qu'il y a une tendance lourde qui arrive à ce niveau là.

Et donc redéfinir la raison d'être, la marque employeur.

Exactement.

Je crois qu'il y a un vrai travail au niveau des entreprises aujourd'hui qui est de se questionner sur c'est quoi ma raison d'être, à quoi je sers, vers où je vais et comment est-ce que je vais communiquer correctement par rapport à ça, être transparent, être exemplaire.

Donc il y a vraiment un gros travail à faire par rapport à ça.

Et on sent que si on prend les entreprises qui se lancent, qui se sont lancées depuis un certain temps dans tout ce qui est stratégie durable et reporting à la clé, c'est un plus aussi pour les collaborateurs parce qu'il y a des vrais projets qui se lancent, il y a une réflexion, il y a des plans d'action et donc on peut embarquer les collaborateurs vers des choses qui font sens et dans lesquelles ils peuvent se retrouver.

Et donc là on le voit notamment, c'était assez marrant, il y a quelques semaines on s'est retrouvé chez un client avec une partie de ses équipes, on réfléchissait à un plan d'action à mettre en place et je lui dis "bah tiens ce serait peut-être bien de mettre en place ce qu'on appelle une green team et pas les green team qui vont s'occuper simplement de remplacer les fruits à la cantine mais d'avoir une vraie réflexion par rapport au sujet d'actualité de l'entreprise".

Et la CEO était autour de la table, elle me dit "oui mais enfin il n'y a jamais personne qui va vouloir participer à ça" et puis tout d'un coup il y a un doigt qui s'est levé en disant "moi oui" et là je me suis dit "ben c'est gagné" et du coup on a pu créer ce comité dans cette entreprise et puis on a commencé à les former.

Parce qu'en fait derrière c'est peut-être l'autre enjeu quand les entreprises se lancent, j'ai déjà vu pas mal de green team dans des entreprises.

La primatique de la green team c'est oui on prend ceux qui ont vraiment envie de faire quelque chose mais en fait on leur demande de faire ça sur leur temps de midi donc ils réfléchissent à des idées, ils sont pas vraiment formés donc ils réfléchissent à des idées qui sont des bonnes idées mais des idées de base et je crois qu'à ce niveau là il y a aussi un travail à faire et il y a un enjeu au niveau des entreprises qui est d'accompagner ces équipes qui sont volontaires pour leur donner un minimum de formation pour qu'ils puissent réfléchir autrement et amener une vraie plus-value dans l'entreprise.

Green team pour ceux qui ne connaîtront pas ?

Alors green team c'est quoi ?

C'est l'équipe qui va s'occuper un peu de tout ce qui est développement durable au sein de l'entreprise.

Quand on n'a pas quelqu'un officiellement en poste, on peut avoir un responsable RSE qui va s'entourer d'une équipe qui va réfléchir avec lui.

Ambassadeur.

Mais c'est fou même que cette CIO ait eu cette réflexion.

Mais il y a beaucoup d'entreprises qui ne sont pas encore prêtes, vraiment.

Moi je suis parfois sidérée d'arriver dans des entreprises où il n'y a rien.

Il n'y a aucun document, il n'y a rien.

Alors derrière en creusant on arrive à trouver quelques éléments mais où même le simple fait de trier n'existe pas encore.

Donc on commence vraiment à la base.

Ou alors on part sur "oui nous on fait des choses saines pour les collaborateurs, il y a des paniers de fruits".

Il y a peut-être moyen d'aller un peu plus loin.

Et c'est pas grave, c'est très bien.

Elles sont déjà en chemin.

Enfin nous on accueille ça de manière très positive aussi.

Mais il y a moyen d'aller beaucoup plus loin.

Et quand ça vient des collaborateurs, c'est beaucoup plus solide.

Si tu peux appuyer ta stratégie sur un groupe de travail mis en place en interne qui vient avec des propositions concrètes pour l'entreprise, qui connaît l'entreprise.

Ça t'évite de passer par un consultant comme nous et je ne prêche pas exactement pour ma chapelle.

Mais ils viendront avec des solutions plus percutantes.

Alors parfois ils doivent être un peu accompagnés.

Mais ce sera beaucoup plus fort au niveau de ta stratégie parce que tu partiras aussi de tes collaborateurs.

Et eux savent, chez eux ils trient, ils ont aussi des enfants.

Et donc voilà, ça participe de l'ensemble.

Il y a une dizaine d'années, c'est vrai qu'on avait voulu à l'époque lancer une boîte de consultance en RSE.

On avait fait un peu une petite étude et directement on s'est rendu compte que c'est du bullshit marketing.

Tout le monde en parlait mais personne ne mettait de budget derrière.

Et tu vois vraiment que ces deux, trois dernières années, il y a eu un changement.

Je dirais que merci à l'Europe.

Tu vas me dire que c'est un peu facile parce que ça nous permet nous de grandir.

Mais merci à l'Europe.

C'est la directive qui a vraiment fait bouger les choses très clairement parce que tout le monde doit se mettre en ordre de marche.

Aujourd'hui, les grandes entreprises et les PME vont devoir suivre.

Et je crois que c'était important parce que jusqu'ici, on avait quand même beaucoup de greenwashing.

Et donc aujourd'hui, le mouvement est plus important pour faire un peu attention à ce qu'on raconte.

Et il y a encore du travail parce que on pourrait se dire aussi, ces directives, voilà, je tique de boxe et je réponds à ce qu'ils m'ont demandé et puis je m'arrête là.

Moi, je crois que l'enjeu, c'est justement, et ça n'a pas été évident, mais l'enjeu pour moi, il est là.

C'est d'arriver à transformer le coût en opportunité.

C'est-à-dire qu'au départ, oui, c'est un coût de faire appel à un consultant qui va m'aider à être conforme à la loi.

Mais derrière, en mettant en place un plan d'action, il y a moyen aussi d'en tirer plein d'opportunités.

La première, c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui.

C'est que je pense que ça renforce la marque employeur et ça permet d'éviter, de diminuer le turnover, d'améliorer son taux d'attraction.

Donc ça, je crois que c'est les éléments de base.

Et puis ça va motiver les collaborateurs parce qu'il y a vraiment quelque chose qui se passe et qui fait sens.

Et enfin, ça bouge dans l'entreprise.

C'est assez particulier.

On s'est retrouvés dans une entreprise il y a quelques semaines où on leur a proposé une fresque du climat.

C'est une entreprise qui fait du, entre autres, qui a une activité qui est racing automobile.

Et donc autour de la table, il y avait des jeunes avec leurs salopettes de, des jeunes mécanos avec leurs salopettes de mécanos, mais qui réfléchissait, qui faisait la fresque du climat et qui réfléchissait à ce qu'ils pouvaient faire au niveau de l'entreprise pour qu'elle soit plus vertueuse.

Bon, on pourrait discuter sur le fait que c'est quand même du racing, mais quand même, c'est les mettre en chemin.

Et on est là aussi pour semer des petites pierres et des petites graines.

Et c'est par ça qu'il faut commencer.

Vous n'êtes pas là pour juger, mais pour justement commencer le changement.

Non.

Tu vois en fait une augmentation de la sensibilisation vraiment au niveau des RH, CIO dans ce désir d'aller dans ce cheminement ou c'est plus des profils un peu plus jeunes, un peu plus écolo.

Non, moi, je crois que c'est un peu général.

Alors, ce qu'il y a, c'est que de nouveau, par rapport à cette réglementation, qui est ce qu'on va avoir en face de nous?

On va avoir des RH.

Donc souvent, la RSE, elle repose sur qui?

Soit sur le RH, soit sur le directeur financier.

C'est à l'agenda des CIO.

C'est même aujourd'hui pour beaucoup d'entre eux dans leur calcul de bonus, puisque il faut savoir que pour certaines grandes entreprises, le taux d'intérêt de prêts va varier en fonction, ça peut varier en fonction des résultats de ce qu'ils ont réussi à mettre en place en termes du bilan carbone.

Les banques deviennent un peu plus un peu plus dures par rapport à ça.

Tu animes des conseils d'admin ou tu vas sensibiliser?

En état, il faut sensibiliser beaucoup des conseils d'administration, notamment sur la réglementation.

On a beaucoup de demandes à ce niveau là.

Je viens d'avoir une demande ce matin pour aider un groupe de directeurs juridiques de grandes entreprises à voir comment ils vont attaquer l'éléphant.

Donc, il y a des vraies demandes par rapport à ça aujourd'hui.

Tu as des chiffres ou du feedback sur vraiment l'influence de la RSE sur l'engagement des employés ou c'est trop tôt?

C'est trop tôt.

Je pense que c'est encore trop tôt.

Il n'y a pas encore vraiment d'études qui sont sorties à ce niveau là.

C'est en cours, mais je n'ai pas encore vraiment de chiffres par rapport à ça.

Et tu, quels sont selon toi vraiment les principaux défis quand on veut se mettre vraiment à mettre en place politique RSE dans nos organisations?

Alors le principal défi, moi j'en vois deux.

Le premier, c'est d'arriver à embarquer tout le monde parce qu'en fait, la RSE, elle va toucher à tous les départements.

Comme on parle d'environnement, de social, de gouvernance, on va toucher tout aussi bien le département financier que le département RH, que tu peux toucher la logistique, tu vas toucher les opérations, tu vas toucher le marketing.

Il faut pouvoir embarquer tout le monde.

Ça, c'est le premier élément.

Et donc là, le premier enjeu, il est là.

Il faut savoir qu'auparavant, quand même, les responsables RSE, ils étaient un peu seuls, isolés dans leur bureau.

On leur donnait trois francs six sous pour qu'ils s'en sortent.

On considérait que c'était un coup.

Aujourd'hui, là où je vois la différence, c'est qu'on arrive dans des entreprises où le CEO est quand même soulagé de voir qu'il y a des choses qui ont été mises en place par son responsable RSE qui connaît un peu la réglementation et qui sait comment il doit un peu manœuvrer.

Donc ça, c'est le premier élément.

Et le deuxième élément, c'est, et ça c'est vraiment un tout gros enjeu pour toutes les entreprises.

C'est la recherche de données.

C'est comme je viens de dire que c'est réparti dans toute l'entreprise.

C'est un peu l'obligation maintenant de ranger sa chambre et de remettre un peu de l'ordre dans les placards et de veiller à pouvoir avoir toutes ces informations et toutes ces données.

Et l'enjeu, il est là aujourd'hui parce que beaucoup d'éléments ne sont pas formalisés dans les entreprises.

Et donc, on ne sait pas très bien où aller chercher l'info.

Et justement, comment tu mesures l'impact, l'efficacité d'une stratégie ?

Tu vas mesurer l'impact et l'efficacité.

La première année, tu vas faire quoi ?

Tu vas partir de mesure zéro.

J'en suis où aujourd'hui ?

Je mets en place un plan d'action pour réduire.

Et l'idée, c'est de réduire.

Alors jusqu'ici, en fait, c'est la raison pour laquelle la Commission européenne a sonné la fin de la récré.

C'est qu'aujourd'hui, ces rapports d'édeuvrement durable, ils pourront être lisibles par des lecteurs d'intelligence artificielle pour pouvoir justement vérifier, pouvoir comparer d'une année à l'autre.

Parce que jusqu'ici, les entreprises racontaient ce qu'elles voulaient.

Moi, j'ai vu des rapports de développement durable où on annonce en terme de bilan carbone qu'on va diminuer d'autant l'année prochaine.

Et puis, en fait, on voit le résultat de l'année suivante où on a encore augmenté de 150%.

Et donc, ça, à l'avenir, ça restera la réalité des entreprises, mais ce sera visible.

Et donc, pour moi, vraiment, l'enjeu, c'est la recherche de données.

Et donc, il y a certainement du boulot aussi pour tout ce qui est data science, etc. et pour tout ce qui est digital pour mettre en place des vraies politiques internes de récupération des données.

Et aussi, du travail.

Par exemple, si on prend le bilan social d'une entreprise, il suffirait, entre guillemets, il n'y a qu'à faucon, mais de rajouter quelques cas supplémentaires pour avoir des éléments beaucoup plus importants en termes de reporting pour les entreprises.

Notamment, moi, je vois souvent, dans les plus petites, mais formation, il n'y a rien parce qu'on n'a pas communiqué l'information.

Mais il y a peut-être d'autres qui pillaient et qui seraient intéressants de rajouter.

Tu dirais qu'une boîte, à partir de quelle taille ou alors c'est plutôt par rapport au secteur, il recrute un responsable RSE ?

Alors, il faut déjà une certaine taille pour avoir quelqu'un à temps plein.

Donc, moi, je crois que, oui, 50, 100 personnes, c'est une taille minimale.

Après, moi, je crois qu'il y a un marché à prendre et à mettre en place au niveau de responsables RSE qui seraient présents quelques heures par semaine ou par mois dans les entreprises.

Et ce service, comme c'est le cas pour des CFO, pour des marketeers, pour d'autres fonctions.

Je te vois déjà.

Je n'ai rien dit.

OK, super.

Plus loin, tu as déjà des projets des sociétés où la définition de l'RSE a fait qu'ils ont changé un peu leur valeur, leur positionnement, leur culture d'entreprise et qu'ils ont communiqué là-dessus.

Il y a quelques exemples connus.

Donc, si on prend...

Là, je pars plus peut-être Patagonia, de Cité Gold.

Alors, on ne va pas refaire le case de Patagonia ici.

Mais ça, c'est un des grands cases où ils sont allés jusqu'au bout.

Mais il n'y a pas qu'eux.

Je pense qu'on peut commencer plus petit et faire des belles choses.

Hooping est un autre exemple que j'aime assez bien parce qu'ils ont vraiment travaillé sur de l'économie circulaire.

Et voilà, déployer toute une politique et une réflexion marketing par rapport à ça.

Des sociétés qui ont complètement modifié leur business model.

Donc, si on prend...

Ça, c'est des cas connus aussi.

Mais si on prend par exemple Michelin, donc Michelin, au départ, fabriquait des pneus.

Ils ont mis en place, en tout cas pour tout ce qui est pneu de camion, un système de leasing de pneus.

Et donc, ça a pour conséquence qu'ils vendent moins de pneus, mais qu'ils s'organisent différemment.

Et donc, on est dans un système vertueux puisque du coup, comme les pneus m'appartiennent, je récupère les pneus et je peux les réchapper.

Ça, c'est le premier élément.

Mais deuxièmement, je vais plutôt former les conducteurs de mes clients à de l'éco-conduite, par exemple.

Et donc, je vais mettre un système vertueux en place qui fait que...

Et là, on est dans l'économie de la fonctionnalité où en fait, en final, ma marge sera la même voire supérieure, mais j'utiliserai moins de ressources pour arriver au même résultat.

Et donc, ça, c'est des modèles qui ont basculé. — Décathlon ? — Décathlon est un autre exemple.

Alors Décathlon, je sais qu'en Belgique, ils ont finalement arrêté ce projet de location parce que ça... — Ils ont arrêté en Belgique ? — Oui.

En tout cas, ils sont en réflexion par rapport à ça, tout leur projet d'économie circulaire, parce que c'est compliqué.

Je crois que c'est une tendance, mais qui est parfois encore trop...

On est encore trop précurseur par rapport à ça.

Mais derrière, t'as pas uniquement toute la partie environnementale.

Moi, je la vois aussi au niveau social.

Donc c'est toutes les entreprises qui ont réfléchi à des modèles alternatifs, des modèles de management participatif, comme moi, je l'ai mis en place aussi chez nous à l'époque. — C'est quoi encore, ton livre ? — Avant, j'étais un patron de merde. — Eh oui, donc c'est le livre de Catherine, si vous l'avez pas encore lu.

Je vous conseille. — Écrit en 2019 sur ce que j'ai mis en place dans l'entreprise à ce niveau-là.

Donc moi, je pense que oui, il y a pas mal d'entreprises qui sont en train d'évoluer par rapport à ça.

Ça vaut la peine de s'intéresser aussi à un modèle écrit qui s'appelle « Corporés, êtres rebelles », qui met en avant toutes les entreprises qui ont développé d'autres modèles au niveau participatif.

Parce que finalement, quand on parle de RSE, on a toujours l'impression qu'on va parler d'environnement.

Mais non, derrière, il y a tout ce qui est lié au social aussi, à ce qu'on peut faire à ce niveau-là. — T'as des exemples concrets ? — Au niveau social, je pense que voilà, Decathlon est un exemple, où on est dans du participatif.

Mais je crois qu'on peut aussi partir sur tous les modèles d'économie solidaire. — OK. — Je pourrais te donner un exemple que j'ai vécu...

Enfin qui m'a été démontré hier, qui est la société Éthicable.

Donc Éthicable, c'est des fabricants...

Enfin ils vendent en fait des produits de petits producteurs locaux qui viennent du monde entier.

Donc notamment, c'est du chocolat. — OK. — Et en fait, ils veillent à ne pas ramener uniquement en Belgique la fève de cacao, mais un produit qui est déjà semi-transformé, ce qui a pour conséquence que les producteurs locaux ont une meilleure marge.

Ils peuvent vraiment vivre de leur production et s'assurer que leurs enfants pourront en vivre.

Mais en interne, ce qu'ils ont mis en place, c'est un système de...

C'est une coopérative.

Donc en fait, les collaborateurs, après un an, deviennent...

Enfin peuvent prendre des parts dans l'entreprise.

On pourrait citer l'exemple de Technor, qui vient de faire monter à 20% le nombre de collaborateurs qui ont pris des parts dans l'entreprise.

Bon ben c'est important aussi, quoi.

Et donc ça, c'est des exemples où on part vers autre chose et où on partage la valeur, quoi. — Vous accompagnez des boîtes qui seraient partantes d'aller dans ces directions ? — On travaille en partenariat avec d'autres pour le faire.

On peut pas tout faire.

On n'est que 7.

Mais on a mis en place des partenariats par rapport à ça pour pouvoir accompagner des entreprises sur le sujet.

On accompagne aussi...

S'il faut faire un team building ou un truc comme ça, on sait le faire.

Mais au-delà, on préfère travailler en partenariat, chacun son métier.

Mais moi, je crois que c'est aussi l'avenir.

C'est le partage du revenu, quoi.

Je trouvais intéressant hier, dans la réflexion de la mise en place de...

Parce que moi, j'ai toujours pensé qu'il y avait juste la CCT90, cette possibilité donnée de travailler sur du bonus en fonction d'un certain nombre de critères.

Mais il existe aussi la prime bénéficiaire qui permet en fait à l'entreprise, chaque année, en fonction de son bénéfice, de rétrocéder une partie du bénéfice à ses collaborateurs.

J'avoue que c'est quelque chose auquel je pense fortement, parce que c'est juste.

Il n'y a aucune raison que la plus-value reste uniquement dans les poches de l'actionnaire majoritaire.

Avec une seule limite à tous ces modèles, alors ça dépend des endroits.

Danone, par exemple, a lancé aussi...

Certaines des structures de Danone sont parties dans du modèle participatif.

C'est qu'il faut...

Oui, mais il y a longtemps.

Et puis le problème, c'est que c'est dû à une personne.

Et puis il faut que ça puisse suivre derrière.

Moi, ce que je vois, c'est qu'il faut que ça parte aussi de la tête.

C'est plus facile à mettre en place à partir du moment où tu es dans une PME et où le propriétaire, patron, a envie de se lancer dans le processus.

C'est comme le management participatif.

Exactement.

Est-ce que tu as des conseils à donner à un patron de PME, d'ERH ou CIO, toute personne vraiment en organisation, sur comment te lancer, que faire, si il veut commencer à part-appeler ?

Moi, je pense qu'il y a des choses assez simples aussi.

C'est réfléchir d'abord à quels sont mes impacts, quels sont mes vrais impacts.

Oui, dont tu parlais au début.

Oui.

Et qu'est-ce que je peux faire par rapport à ça ?

On peut parfois partir sur des éléments simples.

On n'est pas obligé de se compliquer la vie.

Derrière, ce qui est intéressant aussi, c'est vraiment de questionner ses parties prenantes.

Je pense que déjà, faire des questionnaires, poser la question à ses clients, à ses fournisseurs, c'est souvent parfois une base.

Rajouter quelques éléments à sa stratégie en se disant "tiens, et si en même temps, si j'ai une stratégie commerciale, si je réfléchissais aussi aux conséquences de ce que je fais au niveau commercial ?"

C'est parfois une base et ça permet d'avancer déjà.

Rajouter une ligne dans la stratégie annuelle sur la RRH, sur la traction.

Oui, et pourquoi pas se dire à un moment donné "tiens, autour de la TAD, dans mon comité de direction, je mets une chaise vide pour l'environnement ou je mets une chaise vide pour les générations futures".

Il y a aussi des beaux projets qui sont lancés à ce niveau-là.

Il y a un truc qui s'appelle Corporate Regeneration qui est né il y a quelques années.

C'est une ASBL.

C'est à Bruxelles ?

Ici, alors ils sont situés du côté de, je ne sais pas où ils sont nés, mais en tout cas, c'est soit Bruxelles, soit Brabant-Boislon.

Enfin, Brabant-Boislon, Wallonie, plus exactement.

En fait, le projet de base, c'était de se dire "tiens, qu'est-ce qu'on va faire avec tous ces jeunes qui ont manifesté pour le climat avant le Covid ?"

Et donc, l'idée est de les faire rentrer dans l'entreprise, d'organiser.

Donc, il y a deux volets possibles aujourd'hui.

Le premier, c'est d'organiser quatre fois par an une espèce de comité de direction où on fait intervenir différentes parties prenantes qui représentent la nature, qui représentent les générations futures, qui représentent les communautés et qui participent du coup aux décisions de l'entreprise d'une manière ou d'une autre.

Et l'autre possibilité, c'est d'avoir une assemblée une fois par an, qui est une assemblée de parties prenantes qui réfléchissent avec l'entreprise.

Le modèle est assez sympa.

Et moi, je trouve que ça a de l'avenir parce que ça tient compte des jeunes aussi.

Ça remet le sens au cœur de l'entreprise.

Exactement.

Et c'est ce que beaucoup, beaucoup de jeunes et de moins jeunes veulent.

Et puis, il y a plein d'autres initiatives pour montrer.

Enfin, il y a la SMALA à Liège.

Tu fais partie de la SMALA ?

Oui, je fais partie de la SMALA.

C'est une coopérative ?

C'est une coopérative qui vise à amener des entreprises vers l'impact.

Et donc, avec toute une réflexion pyramide d'impact, qui travaille beaucoup sur la raison d'être des entreprises.

Et tu as des entreprises de toute taille qui se remettent en question et qui avancent vers l'impact.

D'accord.

Donc, toute entreprise qui veut vraiment avoir plus d'impact va être accompagnée ?

Peut très bien être accompagnée par la SMALA, oui.

Super.

Écoute, plein de choses, plein de pistes de réflexion.

Hyper intéressant.

Merci.

Anne-Catherine, merci.

Est-ce qu'il y a peut-être une question que je t'ai pas posée et que j'aurais dû ?

Non, je crois qu'on a fait le tour.

Non, pour moi, c'est bon.

On te contacte sur LinkedIn ?

On me contacte sur LinkedIn.

Super.

Anne-Catherine, merci.

Avec grand plaisir.

Et à très bientôt.

À bientôt.